Le modèle A d'ENIGMA est lourd et volumineux, un clavier de machine à écrire est utilisé pour faire la saisie des messages. Dans les faits, la machine pouvait être utilisée comme machine à écrire standard et cela même en plein milieu de l'encodage d'un texte. ENIGMA A ne connu pas un très grand succès malgré la publicité qu'elle suscita.
Trois autres modèles virent le jour par la suite, soit les modèles : B, C et D. Le modèle B est similaire au modèle A à l'exception des rotors qui ont maintenant 26 contacts à la place de 28 pour le modèle A. Les modèles C et D étaient portables et cryptographiquement différents des modèles précédents. Ces deux derniers modèles fonctionnent selon des principes similaires à ceux des machine de Hebern, on note cependant quelques différences importantes.
Voici quelques une des modifications qui furent apportées à ces modèles.
Ils ont des rotors à 26 contacts, le quatrième rotor n'est plus qu'un demi-rotor
servant de réflecteur. Le réflecteur est utilisé pour permettre au signal de
repasser à travers les trois premiers rotors en suivant un chemin différent. Donc,
si nous dénotons les rotors par R, I, II et III telle que le
rotors III est le premier à droite, alors le signal suivra le chemin suivant:
III, II, I, R, I, II, III.
Le principe du réflecteur fût inventé par Hugo Koch et implique que peu importe la position des rotors si une lettre donnée, disons A, est encodée pour devenir W alors W deviendra A une fois encodé. Ce qui signifie que chaque alphabet encodé par la machine est réciproque. De plus, une lettre ne peut être encodé en elle-même, car le chemin du reflecteur ne peut croiser le chemin direct. Avec cette méthode il devient simple de décoder un message. En effet, il suffit de remettre la machine dans son état initial, i.e. remettre les rotors aux positions dans lesquelles ils se trouvaient avant de commencer le codage et de redéfinir la même permutation initiale. Une fois les paramètres initialisés, il suffit de retaper le message codé et le tour est joué. Le modèle D fût la version commerciale, vendu à grande échelle.
Rapidement un grand nombre de gouvernement achètent ENIGMA pour l'étudier. Parmi les interessés on retrouve la marine Allemande et les japonais. La marine Allemande décide de mettre en fonction une machine ENIGMA dès l'année suivante.
L'armée Allemande redessine la machine et c'est en juin 1930 que la version standard finale, nommée ENIGMA I, commence à être utilisée au sein de l'armée. C'est de ce modèle que seront dérivés diverses variations d'Enigma utilisées par la marine Allemande à partir d'octobre 1934 et par l'aviation à partir d'août 1935.
Les raffinements qui seront apportés à ENIGMA se poursuivront pendant toute la durée de la guerre. Les Allemands misent énormément sur l'efficacité d'Enigma pour vaincre. Tous les niveaux du gouvernement et de la défense utilise Enigma pour communiquer. Ils sont tellement certains que leur codes ne peuvent être brisés qu'ils les transmettront au vue et sus de tous.
Malgré le haut niveau d'encryption, les secrets transmis via ENIGMA furent
régulièrement, et dans le détail, résolus par les cryptoanalystes alliés.
Notons le rôle important que Monsieur ALAN TURING à joué dans l'accomplissement
de cette tâche. La résolution de ces secrets militaires, qui contenaient des
informations stratégiques capitales, a permis de sauver la vie de centaines de jeunes
hommes et femmes, mais par le fait même a mit fin prématurément à la vie de
bien d'autres...
Quelques Références...